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Gaetan Breton and Co sort un nouvel album et commence 2008 en chanson

 

Gaetan Breton n’avait pas disparu : il préparait un nouvel album. Et c’est entouré d’une belle palette d’artistes que le chanteur a concocté Anything on my way. La sortie est fixée au 26 janvier.

Après Tranquille en 1999 et Opikanoba en 2004, l’auteur-compositeur-interprète revient avec un nouveau disque entièrement autoproduit. Ainsi, l’artiste jurassien a travaillé avec différents artistes : la violoniste et chanteuse Vanessa Loerkens (du groupe Elandir), la chanteuse Sophie Kummer, le pianiste Raoul Baumann (du Funk Collectif notamment), Vincent Joliat, le bassiste Manu Kummer, en plus des musiciens qui entouraient déjà l’artiste sur l’album précédent et sur scène (Christina Dubugnon, Lucie Pasquier, Matthieu Amstutz, Karim Dubugnon, Gaël Bron, Baptiste Amstutz). L’écrivain Helen Burger a également écrit quelques textes pour l’occasion. Et s’il aura fallu près de deux ans pour voir l’aboutissement du projet, le résultat est là ! 
Rencontre avec l’artiste pour nous parler de son nouveau bébé.

On pensait que tu avais disparu. Mais tu préparais un nouvel album…
Exactement. Du coup, on a arrêté la scène pour faire de l’enregistrement. Parce que ça prend du temps de faire un album. C’est pour ça qu’on n’a plus vraiment donné de nouvelles. J’espérais qu’une année après ce serait prêt, mais ça a pris deux ans.

Quel est le point de départ de ce nouveau projet ?
Il n’y a pas vraiment de point de départ. Ca s’impose tout seul quand même. Tout d’un coup j’ai assez de morceaux et la motivation de faire un nouveau truc. Du coup, il n’y a pas vraiment un concept derrière. On ne réfléchit pas, ça vient tout seul. Le concept, c’est quelque chose de réfléchi.

De quoi tu t’inspires pour tes textes ?
Pour chaque morceau, j’ai mis les dates du moment où ils sont apparus. Ca s’échelonne bien sur deux ans. C’est vraiment à un moment précis, ça vient tout seul, un, deux morceaux. Ca me prend complètement, surtout pour les morceaux tristes. Si je ne me mets pas dessus dans les deux semaines qui suivent, c’est fini ! C’est comme une porte qui s’ouvre. Pendant ce temps, j’écris beaucoup. C’est bien plus tard que je coupe, que je supprime tout ce qui est moyen, pas assez percutant. Quitte à garder au fond un texte assez court, même s’il n’y a qu’un couplet, comme dans « Waiting for ». Et la musique vient en même temps.

C’est comme ça que te sont venus tous les textes de l’album…
Oui. Par contre il y a trois textes que je n’ai pas écrits moi. Pour deux morceaux, j’ai travaillé avec un écrivaine anglaise (Helen Burger, ndlr) dont on m’avait dit qu’elle vivait dans le village à côté. Et il y a un autre texte que j’ai pris d’elle pour le refrain de « The Wheel turns ». Pour les deux autres, c’est moi qui lui ai demandé, parce que je n’arrivais pas à écrire un texte positif. C’est très rare que j’arrive à en écrire. J’écris volontiers sur des trucs douloureux et j’y prends beaucoup de plaisir. « Lift you up » et « Just seen », je lui ai donné ce que je voulais exprimer et elle est parti de ça. Ca ne doit pas être évident d’écrire comme ça par rapport à ce qu’on te donne. Moi je n’arriverais pas !

Donc si l’album est un peu sombre, c’est quelque part qu’il te reflète...
Ah oui, bien sûr. Pour le titre de l’album, je prends un morceau bien sombre, parce que c’est ça qui me plaît. Au final, il me semble que c’est un album assez calme, posé, mais qui ne te met pas mal dans ta peau. Enfin, j’espère !

Qu’est-ce qui a changé par rapport à l’album d’avant ?
L’album d’avant (Opikanoba, ndlr) était plus folk. Là c’est devenu plus électrique, il y a plus de batterie. Et c’est tout en anglais. Déjà à l’époque de l’ancien album, je n’écoutais que des choses en anglais. Si je n’écris plus en français, c’est un choix.

Ce n’est pas pour toucher un public plus large ?!
Non, pas du tout ! Ca serait un mouvais calcul. Si Lara Fabian fait un disque tout en anglais pour essayer de conquérir l’Amérique, je ne sais pas si c’est le bon truc ! En plus, en Suisse, la majorité des gens chantent en anglais. Donc c’est plus difficile de se démarquer.

Est-ce que tu es content du résultat ?
Oui. Bon ce n’est pas évident au niveau du son. Moi j’écoute toujours le son. Je ne serai jamais cent pourcents content parce que c’est moi qui l’ai fait, que je ne suis pas professionnel. Et plus tu progresses, plus tu te rends compte de ce qui te manque. Artistiquement, je suis vraiment satisfait. On a bossé pierre par pierre. Et c’est très proche de ce que j’imaginais.

 



 

Focus

L’un des morceaux les plus étonnants de l’album est assurément « West 11th street » que l’artiste a enregistré dans l’une des rues de Manhattan. Explications :
« J’ai vraiment joué le morceau là-bas avec une guitare, dans la rue. On peut penser que c’est un collage, que je l’ai joué tranquille sur mon canapé mais je l’ai joué là-bas ! L’idée c’était de jouer dans la rue et je pensais d’abord faire ça à Bâle, avec un ordi, des micros… Mais comme j’allais à New York, je me suis dis que ça serait encore mieux, au niveau des sons de la rue. J’ai rien contre le suisse allemand mais ça n’aurait pas eu le même effet. Je suis donc parti avec mon mini-disc, et sur place, j’ai cherché une guitare à louer mais il n’y en avait pas. Finalement j’en ai eu une gratuite en achetant dix jeux de cordes ! Et je suis allé jouer dans la rue, avec les bruits de fond, les gens qui passent, les voitures. »

A New York peut-être plus que n’importe où ailleurs, on croise facilement dans la rue tout de sorte d’artistes différents : chanteurs de gospel ou joueurs de batterie sur des seaux en plastique dans le métro, saxophonistes au milieu de Central Park, rappeurs en ensemble baggy le long de Broadway… Et un jour, certains passants ont dû entendre Gaetan Breton avec sa guitare, sur un trottoir de la West 11th street.

Notre avis

Avec Anything on my way, Gaetan Breton semble avoir franchi un nouveau palier. Les 45 minutes de musique reflètent bien tout le travail accompli. Cet album, entièrement autoproduit, est une réussite à bien des égards : chaque chanson vous prend et vous emporte dans un monde nouveau, souvent calme et serein mais toujours singulier, grâce notamment aux textes, dont la simplicité et la poésie s’adressent à chacun d’entre nous. Gaetan Breton vous offre une véritable évasion en ce début d’année. Personnellement, je me permets une mention spéciale pour le titre « Waiting for », qui ne laissera personne indifférent. Comme l’album tout entier d’ailleurs. 
Anything on my way est officiellement disponible le vendredi 25 janvier 2008 à minuit, via le site du chanteur. Le vernissage aura lieu le samedi 26 janvier au bar le Studio à Delémont. Après quoi de nouveaux concerts de Gaetan Breton and Co auront lieu un peu partout en Suisse.

 

http://www.gaetanbreton.com

 

françois  ||  le 01 janvier 2008